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Lifestyle,  Mode

Pourquoi les sneakers sont-elles bien plus que de simples accessoires de mode ?

Les sneakers, vous en avez forcément déjà entendu parler, que vous en soyez fan ou non. Si vous pensez le contraire, laissez-nous vous rappeler qu’il ne s’agit, tout du moins en apparence, que de chaussures généralement conçues avant tout pour la pratique d’un ou plusieurs sports et dont l’usage s’est progressivement étendu en ville où elles sont devenues omniprésentes. En atteste la côte de popularité toujours très grande dans la rue de la Stan Smith d’adidas et de la Converse All Star, deux silhouettes respectivement créées au siècle dernier pour le tennis et le basketball que les férus de mode streetwear ont pris l’habitude de porter au quotidien, pour des raisons évidentes de style et de confort. Pour autant, ces modèles iconiques et bien d’autres encore ne peuvent être considérés comme de simples accessoires.

Une histoire riche à l’origine d’un phénomène populaire et durable

Il suffit de s’intéresser un tant soit peu à leur histoire, et plus encore à la façon dont celles et ceux que nous appelons désormais les sneakers addicts se les sont appropriées pour comprendre pourquoi.

Tout ou presque remonte aux années 80, et plus exactement à l’année 1984 durant laquelle le légendaire Michael Jordan a réalisé ses premiers pas en tant que professionnel sur les parquets de la NBA. C’est là, avec le maillot des Chicago Bulls floqué du numéro 23, que le natif de Brooklyn a défrayé la chronique à la fois grâce à son talent incommensurable et une paire de baskets que Nike a su promouvoir en exploitant une véritable opportunité marketing. Cette paire, c’est la Air Jordan 1. Imaginée par le designer Peter Moore, cette dernière a fait la une en 1985 d’un spot publicitaire que l’équipementier américain a tourné pour s’infliger du bannissement par la NBA, non pas de la Air Jordan 1 comme beaucoup s’accordent à le penser, mais de la Nike Air Ship, le modèle que portait Michael Jordan avant de recevoir sa première chaussure signature estampillée du Swoosh. La AJ1 est alors définitivement entrée dans l’histoire.

Dans la foulée, Nike a accepté de relancer la commercialisation d’un autre classique : la Air Force 1. Façonnée en 1982 par Bruce Kilgore, la AF-1, nommée ainsi en référence à l’avion présidentiel américain, a été retirée prématurément de la circulation en 1984, au plus grand désarroi des amateurs de basketball qui avaient été nombreux à l’adopter pour imiter leurs idoles sur ces terrains urbains que nos voisins d’outre-Atlantique appellent des playgrounds. En particulier à Philadelphie, et plus exactement à Baltimore, où trois revendeurs ont donc su faire céder le géant du sportswear.

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C’est également en 1986 que le premier contrat de sponsoring entre une marque de sport et des artistes a été signé. Cette marque, c’est adidas, qui à force de voir les rappeurs du groupe Run-DMC ériger sa Superstar comme l’un de leurs emblèmes s’est décidé à leur proposer un partenariat qu’ils n’ont évidemment pas refusé. La Superstar est aussitôt entrée dans une nouvelle dimension, au même titre que la Stan Smith. A tel point qu’elle a glané sa place dans le livre Guinness des records seulement 4 ans plus tard, en 1990.

La tendance s’est poursuivie aux prémices de la décennie suivante, avec l’essor des sneakers d’inspiration running de référence. Nous pouvons notamment citer les Air Max 1 et 90, toutes deux signées Tinker Hatfield, mais aussi la New Balance 574, née pour sa part en 1988, ou encore la ASICS GEL-Lyte 3 de 1990. Tout cela sans oublier des dizaines d’autres modèles créés à l’époque pour la course à pied et d’autres disciplines émergeantes telles que le fitness.

Les sneakers à l’heure des collaborations

Chacun de ces faits marquant de l’histoire des sneakers a contribué à leur sacralisation. Depuis les années 80 et 90, on ne les porte plus ainsi uniquement pour profiter de leur confort et de leur style, mais pour revendiquer un état d’esprit, une appartenance à une mouvance ou tout simplement se démarquer. C’est plus que jamais le cas aujourd’hui, principalement chez les connaisseurs qui le plus souvent sont aussi des collectionneurs invétérés. Cette tendance n’est toutefois pas la seule conséquence de faits historiques.

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Forts de l’attachement des consommateurs à leurs classiques, les fabricants ont bien compris qu’ils avaient tout intérêt à préserver leur attrait culturel aussi longtemps que possible, dans une logique de rentabilité et parce qu’il leur est très difficile de proposer des nouveautés réellement pérennes. C’est pourquoi ils multiplient les déclinaisons inédites, que vous pouvez découvrir sur des sites tels que Sneaker Style, parfois dans le cadre de collaborations avec des artistes influents issus d’horizons divers et variés. Dès les années 2000, Nike s’est par exemple octroyé les services du hollandais Parra dont les baskets se monnaient toujours à prix d’or à la revente. Citons par ailleurs Virgil Abloh, créateur d’Off-White et ancien bras-droit de Kanye West qui travaille quant à lui avec adidas depuis 2013 pour entretenir la longévité de ses célèbres Yeezy. Parmi les artistes les plus en vue du moment figurent d’autre part Travis Scott, Chitose Abe, la fondatrice du label Sacai, et Sean Wotherspoon, qui a enchaîné les collaborations avec Nike, ASICS et adidas.

Dans la mesure où la plupart des paires ainsi créées en collaboration avec des artistes peuvent se revendre jusqu’à 10 fois leur prix sur des plateformes spécialisées, vous conviendrez qu’il est inapproprié d’en parler comme de simples accessoires.